PHOTOGRAPHIE
φ α ν ε ρ ο ́ ς
Régis POULET
Phanère est un mot emprunté du grec phaneros, « visible, apparent », lui-même dérivé de phainein, « faire briller, rendre visible ». En biologie et chez les Vertébrés, cela désigne toute production de l’épiderme constituée de kératine. Les cornes, les griffes et les ongles sont des phanères, ainsi que les poils, les plumes ou encore les écailles des reptiles.
Quels qu’ils soient, les animaux dont j’intercepte quelques instants d’existence au gré d’un bienheureux hasard ou en contre-don d’une patience quasi végétale — ces animaux sont des apparitions. Aucun n’est moindre qu’un autre en vertu d’une quelconque hiérarchie. Tous ont la même étoffe quoique leurs formes diffèrent : des êtres de lumière sous l’œil du photographe. Et ce qui parle d’eux en moi a un goût nocturne d’humus…
J’ai choisi de ne pas indiquer le nom de tous ces animaux.
Le nom révèle et masque en même temps.
Ce n’est pas leur identification ou leur classification (aussi utile soit-elle) qui comptent — c’est leur présence, leur présence et leur beauté.