PHOTOGRAPHIE
Habitants discrets de Lyon
Régis POULET
Comme de nombreuses villes européennes, Lyon est, à l’échelle humaine, une ville ancienne.
Même si les humains ont modifié leur habitat naturel, le paysage qui accueille la ville n’en garde pas moins des caractéristiques pérennes depuis la fin de la dernière glaciation. Il s’agit d’un paysage modelé par deux cours d’eau, la Saône et le Rhône, et leurs débordements. Ce dernier, un des plus puissants fleuves d’Europe, ayant eu une influence majeure.
Nous sommes de passage, comme les pluies et les nuages.
Autour de Lyon, la vie variée, la vie diverse dans ses formes naturelles, est pauvre, en raison d’une agriculture intensive.
Ironiquement, les animaux sont venus dans les villes pour survivre et c’est là qu’on peut en effet les observer.
Il y a des castors, des renards, des chevreuils, des fouines, des sangliers et peut-être même, parfois, des loups dans l’espace urbain. Mais bien d’autres espèces vivent à nos côtés sans que nous leur prêtions attention. Ils sont petits, très différents de nous. Leur rôle est pourtant loin d’être négligeable.
Ces animaux discrets par leur taille sont étonnants par leur mode de vie, leurs formes et leurs adaptations. Ainsi de cette catégorie de mouches pollinisatrices et migratrices qu’on appelle les syrphes, qui s’ingénient à imiter toutes les espèces d’hyménoptères (abeilles, guêpes et bourdons) afin, on le suppose, d’éloigner les prédateurs.
La grande et belle vie naturelle était là avant nous, elle subsiste encore dans des îlots urbains. Pour combien de temps ?