Première définition :

« La géopoétique est une théorie pratique transdisciplinaire applicable à tous les domaines de la vie et de la recherche, qui a pour but de rétablir et d’enrichir le rapport homme-terre depuis longtemps rompu — avec les conséquences que l’on sait sur les plans écologique, psychologique, intellectuel et social, développant ainsi de nouvelles perspectives existentielles dans un monde ouvert.»

Seconde définition

« La culture (au sens profond du mot) a été fondée jusqu’ici sur trois puissances : le mythe, la religion, la métaphysique ». On parle ici d’une culture qui fasse « vivre plus et plus profondément. Aujourd’hui elle n’est fondée sur rien, il n’y a plus de base générale, et pour dire les choses plus brutalement nous avons une production culturelle sans culture. » Ainsi « la géopoétique propose un nouveau fondement ».

Troisième définition :

« La géopoétique est à la fois l’étude de l’organisation inhérente à l’univers, la formation d’un monde humain et l’expression de cette formation. La poétisation du géopoéticien procède à la fois de l’investigation et de l’intuition. La géopoétique emploie la langue d’une manière à la fois souple et dense. » Par poétique « j’entends une dynamique fondamentale de la pensée » — d’où l’existence d’une poétique de la littérature, de la philosophie, des sciences, une poétique de la politique (pas pour demain cependant ajoute, complice, Kenneth White). Le géopoéticien se situe d’emblée dans l’énorme, l’encyclopédique. Mais il faut une force qui permette de charrier le quantitatif. Énorme est à prendre au sens de grand, mais aussi é-norme en dehors des normes : « en véhiculant énormément de matière terrestre avec un sens élargi des choses et de l’être, la géopoétique ouvre un nouvel espace de culture, de pensée et de vie, en un mot : un monde ».

 

extraits de la conférence de Kenneth White donnée à Lyon en octobre 2011